mercredi 21 mai 2014

Ma petite entreprise ne connait pas la crise – Parcours de femmes créatrices d’entreprise - Episode 1

Episode 1 – Le Boudoir des Cocottes

Avec les beaux jours, KKISS se sent pousser des ailes. Nous sommes donc en pleine attitude positive et créative. Pour nous maintenir dans cet élan d’ondes positives, nous avons souhaité rencontrer des femmes aux parcours exceptionnels, des femmes qui ont décidé de changer de vie, de s’affirmer, de se lancer dans la concrétisation de leurs rêves notamment en créant leur entreprise. Aussi, dans les semaines à venir, nous allons vous présenter plusieurs portraits de femmes, créatrices d’entreprise, dans des domaines très variés.

Pour ce premier portrait nous sommes allées à la rencontre d’Estelle, une des créatrices du Boudoir des Cocottes, vous savez ce premier beauty van itinérant dont nous vous avions déjà parlé il y a quelques mois et que nous avions testé et approuvé. Si vous avez manqué cet article sur le Boudoir, vous pouvez encore vous rattraper.


Comment vous êtes-vous rencontrées ?
Ingrid et moi nous connaissons depuis l’enfance, nos parents étaient amis. Nous nous entendons à merveille et sommes complètement complémentaires. Moi, je gère internet, les réseaux sociaux, etc. Ingrid assure beaucoup le volet commercial.


Le parcours : Qui sont les Cocottes et comment en sont-elles arrivées là ?
Ingrid et moi venons du milieu de la communication. J’ai moi-même eu pendant 16 ans une agence de relations presse et relations publiques créée avec ma mère, spécialisée dans les domaines de la beauté, la santé et la forme. Pour sa part, Ingrid était associée dans le monde de la publicité et s’est occupée de plusieurs lancements de magazines.

Il y a environ 6 ans, j’étais en train de fermer mon agence de RP et Ingrid, après avoir dirigé sa propre société et connu une expérience chez NRJ rentrait en période de remise en question professionnelle. Je venais alors de créer au sein de ma propre agence de RP un concept qui s’appelait le Bus de presse. Une caravane américaine, aménagée avec un salon cosy qui allait au pied des groupes de presse pour présenter les nouveautés aux journalistes. J’ai demandé à Ingrid de devenir mon associée dans cette entreprise en création qui est devenue Zoum Zoum Communication. Nous avons dès lors proposé nos services de bureau de presse itinérant aux attachés de presse et aux annonceurs pour que les journalistes n’aient plus besoin de se déplacer. Les activités du bus de communication se sont alors développées auprès des régies publicitaires pour que les commerciaux touchent les média-planneurs des agences médias et se sont étendues peu à peu au street marketing et à l’évènementiel.

Il y a 2-3 ans, nous avons ressenti une nouvelle envie de création pour laisser s’exprimer nos 12 idées à la minute ! Nous avions entre autres une caravane américaine, un truck tout en aluminium brillant que nous utilisons pour des clients particuliers comme Starbucks. C’est là que nous est venue l’idée de créer quelque chose de nouveau dans un truck. Quelque chose de différent des burgers notamment.

Nous avons étudié la possibilité de faire des glaces au yaourt et nous sommes parties aux Etats-Unis pour nous renseigner sur le concept des frozen yogourts mais  de retour en France nous avons constaté que le marché potentiel n’était pas encore assez important surtout à Paris. De plus, s’approvisionner en produits frais quotidiennement était peu compatible avec nos vies de famille. Après avoir échangé très souvent pour trouver de vraies bonnes idées, nous avons évoqué les épilations au pied des bureaux. Très utile mais si peu glamour et difficile à mettre en œuvre techniquement dans un véhicule. Nous avons ensuite pensé au nail bar, au maquillage, à l’épilation des zones du visage, aux coiffures sur cheveux secs, etc. Du coup, le même jour, nous avons trouvé, le nom de la marque, le véhicule, le concept. Nous voulions un véhicule très français pour donner une image très parisienne d’où l’estafette Renault. Tout est apparu comme une évidence, c’était presque magique !

 
Crédits photos : KKISS
Nous avons sollicité différents corps de métiers, des partenaires et un entrepreneur génial qui ont tout transformé. Quelques mois un peu épuisants d’autant que nous devions être prêtes au mois de septembre 2013 pour le lancement presse du premier beauty van de France.
Comment l’idée a-t-elle été reçue par votre entourage ?
Lorsque nous en avons parlé à notre entourage, tout le monde s’accordait à nous dire que notre idée était « géniale ».
Ma mère est restée bouche bée devant le Powerpoint que j’avais préparé pour illustrer l’idée. Même mon beau-père, le « vrai mec », a été séduit. Mon mari savait très bien que la première année cela serait dense. Mais, j’ai un mari génial, gentil, patient qui a été très compréhensif pendant les périodes les plus tendues. Nos maris nous ont énormément soutenues.
N’est-ce pas un peu effrayant de se lancer dans une telle aventure lorsque l’on a connu une vie professionnelle « stable » ?
Nous avons toutes les deux la quarantaine et une vie de famille bien remplie avec des enfants. Toutefois, nous devons reconnaître que cette aventure merveilleuse a pu se concrétiser grâce à plusieurs rencontres heureuses. Par exemple, un jour, nous sommes allées au Conseil Général des Hauts-de-Seine car nous cherchions des emplacements pour le beauty van. Nous avons alors rencontré une personne qui nous a proposé de participer à un appel à projets organisé sachant qu’il ne restait qu’une semaine pour répondre. Au même moment, n’étant pas issues du  milieu de l’esthétisme, nous suivions une formation d’esthétique destinée à nous apporter une connaissance qualitative sur les protocoles propres à ce type de prestation. Nous disposions alors de très peu de temps pour participer à l’appel à projet. Cependant, nous avons travaillé d’arrache-pied et sommes arrivées à remettre un dossier complet. Nous avons ensuite été lauréates et avons pu bénéficier de la subvention du Conseil Général. Cette aventure a aussi pu se concrétiser grâce à toutes ces belles rencontres. La  motivation a été plus forte que la crainte.
Comment avez-vous financé le lancement du Boudoir ?
Au début, nous avons utilisé nos fonds propres notamment ceux provenant de notre société de communication pour créer notre SAS mais aujourd’hui nous souhaitons dissocier les deux sociétés. Nous avons également bénéficié de la subvention du Conseil Général qui nous aidera à engager du personnel et à maintenir des prix solidaires.
Nous avons engagé notre esthéticienne diplômée et l’avons formée au Boudoir des Cocottes. Ponctuellement, nous travaillons avec des auto-entrepreneuses pour le moment mais nous prévoyons d’embaucher d’autres personnes afin de nous permettre de mettre en place nos nouveaux  projets.
Rencontre-t-on des difficultés particulières lorsque l’on est une femme et que l’on souhaite créer sa propre entreprise ?
Avant que le Boudoir ne soit connu, nous avions essentiellement des interlocuteurs masculins à qui il n’était pas aisé d’expliquer l’intérêt du Boudoir des Cocottes. « Faire les ongles au pied des bureaux ?!? ». Mais petit à petit, nous nous sommes fait connaître et ce type de réaction est devenu anecdotique. Nous rencontrons parfois quelques difficultés pour gérer les problèmes mécaniques de l’estafette mais nous ne pouvons pas parler de réels problèmes liés à notre statut de femme.
De même, ayant eu recours à des fonds propres, nous n’avons pas eu besoin de solliciter un prêt. Cependant, dans le futur il est probable que nous ayons besoin de nous rapprocher d’investisseurs, notamment pour s’ouvrir à l’international.
Quels sont les avantages et inconvénients de la création d’entreprise ? La création d’entreprise fait-elle bon ménage avec la vie privée ?
Le siège du Boudoir est implanté à Nanterre. Bientôt, nous investirons dans des bureaux pour satisfaire notre besoin d’agrandir la société. Etant entrepreneuse, il n’est pas facile d’opérer une coupure franche entre vie professionnelle et vie personnelle.
Dès que mon mari rentre tard et que je n’ai pas les enfants, j’ai tendance à ne pas savoir m’arrêter. De la même manière, le week-end parfois, je peux avoir envie de m’avancer un peu pour la semaine. Quand je pars en week-end à la campagne, je m’efforce tout de même de décrocher.
Quoiqu’il en soit, nous privilégions notre vie de famille. Dès que nos maris ou nos enfants rentrent à la maison, nous nous imposons de tout éteindre. Ils restent notre priorité.
Où en est le Boudoir aujourd’hui et quels sont vos projets ?
L’activité a réellement démarré au mois d’Octobre 2013. Aujourd’hui, l’activité est bien lancée. Nous avons de plus en plus de contacts avec les municipalités, les grandes entreprises, etc.
Nous travaillons à la création d’un second beauty van que nous avons déjà trouvé et qui reste à aménager. Il sillonnera peut-être d’autres villes de France ou permettra d’assurer plusieurs points de rendez-vous au même moment dans la zone que nous occupons aujourd’hui. Pour le moment, nous sommes essentiellement basées dans le 92 car nous venons toutes les deux du 92 sachant qu’à Paris le commerce ambulant est totalement interdit hormis dans les lieux privés tels que Bercy Village, le 104 et d’autres.
Par ailleurs, nous travaillons également au développement de la marque et sur d'autres projets encore secrets.
 
 
Un grand merci aux Cocottes pour leur disponibilité, leur accueil chaleureux et leurs ondes positives qui donnent des ailes.
A bientôt pour un prochain épisode de Ma petite entreprise ne connaît pas la crise.

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