Le pitch
Delphine
de Vigan (DDV) relate l’histoire de sa mère atteinte de troubles bipolaires au
travers de l’histoire de sa famille et en creux au travers de sa propre
histoire. Les délices de l’enfance font échos aux non-dits, aux frustrations,
aux douleurs des uns et des autres alors que les tumultes de l’âge adulte
répondent à la solitude et aux espoirs déçus. En narrant les coulisses de la
construction de son roman, aux discrètes allures de documentaire, DDV nous
confronte subtilement à des sujets aussi
brutaux que l’inceste, la mort ou encore les épisodes psychotiques de la mère.
La construction du roman apparaît comme une réponse à la déconstruction de
l’être (de la mère, de la narratrice).
L’avis de la KKiSS girl : A lire n'importe où, n'importe quand !
Tout
au long des premières pages, on peut apprécier le livre pour son côté
« Madeleine de Proust » avec la découverte de l’enfance, de la mère
de la narratrice, les relations fraternelles, les souvenirs heureux (les
vacances dans la maison de famille, les réunions de famille, etc) ou malheureux
(traumas de l’enfance) puis Delphine de Vigan nous distille en douceur des
drames à portée de débat de société : les évènements ou relations de
l’enfance qui conditionnent notre épanouissement d’adulte, la vie avec la
maladie qui grève nos rapports avec ceux qu’on aime. Mais ne vous inquiétez pas
ces sujets peu réjouissants sont abordés avec une écriture salvatrice si fluide
et tellement dénuée de pathos que les nombreuses pages se suivent sans jamais décourager ou déprimer
le lecteur qui en sort juste plus concerné ou ouvert à l’interrogation. Un vrai
plaisir, une oeuvre sincère, sans prétention et qui parlera certainement à un
aspect de votre vie même si les sujets abordés ne vous touchent pas
directement.
Le
plus, le suspens n’étant pas le moteur de ce livre (on devine aisément la
fin), le pourquoi et le comment
l’emportant donc sur le quoi, vous pouvez, comme un sucre d’orge le déguster
par bribes sans être perdu à la reprise.
