L’arrivée d’un bébé est l’un des évènements les plus heureux. La grossesse et particulièrement la première est (dans la plupart des cas) un moment privilégié pendant lequel le temps se met sur pause, on se sent choyée par tous, les petites angoisses communes à toutes sont atténuées mois après mois par la hâte de découvrir enfin le visage de sa progéniture et notre nouvelle vie. Car cela a beau être un moment magnifique, il s’agit également d’un grand bouleversement irrémédiable. Vous ne serez plus jamais la même (ou la même en mieux). Dans ces moments de grandes euphories, on fantasme sur les jours de présentation de notre trésor aux Autres - Amis, Famille, collègues, etc. Les joies de la découverte et de l’extase facile s’offrent à vous mais pas que…
Sans
aller jusqu’à dire que « l’enfer c’est les autres », il n’en
demeure pas moins que leurs avis, conseils voire directives se feront pressants
à la minute où vous aurez donné la vie.
Le constat
Dans
notre société, vous découvrirez avec amusement (ou pas) que la manière de
s’occuper de votre bébé fraîchement arrivé est l’un des seuls sujets sur lequel
quasiment l’ensemble de la population a décrété qu’il pouvait vous faire part
de ses avis, conseils ou préconisations. Il est bon de savoir qu’il y a un
consensus sur la question car mêmes vos relations les moins intimes se croiront
autorisées à vous donner leur avis.
Ainsi,
soyez prête à être abreuvée d’informations en tout genre sans que celles-ci
n’aient fait l’objet d’aucune sollicitation de votre part. Quelques morceaux choisis des phrases que vous entendrez
régulièrement :
-
« Il n’a pas faim cet enfant ? ». « Il
a quand même l’air d’avoir faim ». « Tu es sûre qu’il n’a pas trop
chaud/trop froid ». « Sa couche est certainement mouillée » et
la meilleure « Mais pourquoi il pleure ? » ;
-
Ou encore les versions plus « subtiles » :
« Ah tu fais comme ça…Machine fait plutôt comme ça avec ses enfants » ;
-
Et la meilleure pour la fin « selon ma mère, ce n’est pas
nécessaire ou c’est nécessaire ». Pour celle-ci même votre cher et tendre
rejoint le côté obscur de la force.
Les
pleurs du bébé sont dans les premiers mois de vie, un des seuls moyens
d’expression dont il dispose. Si, les jeunes mamans et jeunes papas doivent
trouver leurs marques dans les premiers jours, ils développent cependant assez
vite une complicité avec leur bébé et apprennent chaque jour à déchiffrer ses
pleurs. Mais au risque de heurter la sensibilité des Dolto’s and Co, parfois
certains pleurs sont indéchiffrables ; vous vous êtes assurés que tous ses
besoins primaires étaient satisfaits (ventre rempli, couche propre, habillement
en adéquation avec la température, câlins) et malgré tout bébé continue de
pleurer, de manifester son mécontentement car attention grande révélation,
prenez vos carnets de note : un bébé, ça pleure !
Voilà
pourquoi, alors qu’il vous semble que vous donnez le meilleur pour que tout se
passe au mieux, dans ces grands moments de désarroi et d’impuissance (passagère
dans la plupart des cas, rassurons-nous), ce type de phrases apparemment
anodines (quoique…) peut très vite vous mettre les nerfs en pelote (était-ce
vraiment nécessaire à ce moment précis ?).
Les bonnes attitudes à adopter
Faire la part des choses
Tout
d’abord, ne pas tomber dans la paranoïa et envoyer balader tous ceux qui nous
veulent, pour la plupart, du bien. Gardons à l’esprit que ces remarques ne
visent pas toutes à nous faire passer pour une mauvaise mère. Ces attitudes
sont avant tout la manifestation d’une volonté d’aider et d’assurer le
bien-être du nouveau venu. Par ailleurs, pour certaines, cette mare d’avis et
conseils peut s’avérer salvatrice pour leur entrée dans la maternité (laquelle
d’entre nous peut affirmer avoir été parfaitement prête à endosser ce nouveau
rôle ?). Enfin, l’expérience des uns
œuvre bien souvent pour minimiser les erreurs ou mauvaises surprises des
autres. En clair, ne vous mettez pas à agresser tout le monde à la moindre
remarque et sachez écouter pour les sujets sur lesquels vous n’êtes pas en
confiance.
Savoir mettre le holà
En
revanche, si les observations se font
systématiques, nombreuses, collégiales et génèrent pour vous un stress supplémentaire,
sachez mettre le holà en continuant à agir selon votre instinct et ce que vous
estimez être le mieux pour votre bébé. Il n’est pas nécessaire de rentrer en
conflit systématique avec tous les « Huggy les bons tuyaux » qui vous
entourent mais expliquez leur que vous souhaitez vous faire votre propre
expérience. De plus, vous pouvez très bien écouter et continuer à agir à votre
guise.
Savoir garder le silence
Enfin,
pour ceux et celles qui se sont reconnus dans le rôle des donneurs de leçons ou
qui après quelques années de parentalité ou quelques enfants supplémentaires ne
manqueront pas de basculer du côté obscur de la force, n’oubliez pas que chaque
enfant est différent. Ainsi, ce qui est bon pour le vôtre ne l’est pas
nécessairement pour celui de votre amie, sœur, collègue.
De
même, chacun et chacune a le droit de se constituer sa propre expérience donc à
moins d’avoir était clairement sollicité ou d’avoir identifié un désarroi des
parents ou un comportement mettant en danger le bien-être de l’enfant, tournez
100 fois la langue dans votre bouche avant de déverser vos conseils, mises en
garde ou préconisations s’agissant des enfants des autres.
Maternité,
liberté, égalité !
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