La femme parfaite est une
connasse…Ce titre m’a tout d’abord laissée dubitative. Punchy ou racoleur ?
Précurseur ou opportuniste ?
Salvateur ou étiquette moderne ? Puis, à l’instar d’un Titanic, j’avais ensuite été refroidie
par le succès fulgurant et la relative unanimité de la presse notamment
féminine, craignant la critique positive nécessaire, quand l’œuvre artistique
devient un gage de « hype » pour le média qui en parle et qui semble
subitement moins objectif et moins attaché au qualitatif.
Toutefois, ne souhaitant pas
sombrer dans le snobisme et motivée par un départ au soleil en plein hiver, ce livre
pouvait répondre à ma quête de LA lecture de plage parfaite. A savoir, un petit
format afin de pas alourdir mon sac de plage déjà chargé de tout un tas de
choses ne m’appartenant que très partiellement et une œuvre un peu plus longue
que le très intellectuel Voici. J’opte
donc pour ce best-seller aux mérites tant vantés, promettant de nous déculpabiliser,
nous rassembler en nous rappelant que nous connaissons toutes les mêmes
failles, et par nous, j’entends Nous, les femmes normales, les autres n’étant que
des connasses.
1er constat, je
parcours les près de 160 pages sans esquisser
un sourire à la lecture de ces vérités qui semblent vouloir susciter le « Ah
c’est clair, c’est trop ça ! ». Non pas que les situations évoquées
soient si éloignées de la réalité mais j’ai surtout une désagréable impression
de déjà vu, déjà dit. J’aurais certainement souri davantage il y a 10 ans,
avant Bridget Jones ou encore Sex and the City que les sœurs Girard peuvent d’ailleurs
largement remercier pour les punchlines à peine revisitées.
2ème constat, ce livre
fait certainement les frais, pour ma part, d’une overdose de « loose
attitude ». Après des décennies de femme objet/robot ménager, les années
chiennes de garde, nous semblons entrer dans l’ère de la loose attitude portée
par un bataillon de femmes non épilées, bourrées, inaptes à la cuisine et en
quête désespérée d’affection, toutes celles n’ayant pas la chance de
cumuler toutes ces « qualités »
devenant des connasses. Entendons-nous bien, il n’est pas question de condamner
ces situations mais j’avais la peut-être naïve impression d’avoir dépassé cela.
Il me semblait que nous avions intégré qu’une femme pouvait, comme un homme, un
jour être apprêtée comme pour recevoir un césar, préparer un bon petit plat
pour ravir les papilles de ses convives et le lendemain trainer en jogging en
se nourrissant de pain et de fromage sans culpabiliser. Ce manuel anti-connasse
s’est pourtant mis en tête de nous convaincre du contraire en faisant de notre
quotidien assumé un combat.
Enfin, pour adhérer ne serait-ce
qu’un peu, il m’a manqué un peu de subtilité, de finesse dans ce livre friand
de grosses ficelles. Une simple citation du livre pour illustrer mon propos :
« Règle n°15 : on arrêtera de crier : « Hey, tu
veux voir ma chatte » en brandissant une photo de son chat ».
Je pensais que ce type de vanne
était banni depuis 1986…Bref, ce guide de survie pour les femmes « normales »
ne m’a pas convaincue mais peut-être suis-je un peu trop « connasse »
pour comprendre…
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