mercredi 1 octobre 2014

Interview de Fred Farrugia, maquilleur au top.



Rencontre avec Fred Farrugia lors du tournage du clip des vraies beautés de Dove.
 
Voilà, ce que cela donne lorsque Fred Farrugia se fait encercler par une horde de blogueuses, interview pêle-mêle :
Je me risque à la question « Qui est Fred Farrugia ? » au risque de heurter les blogueuses beauté chevronnées.

Maquilleur spécialisé dans le studio mode et beauté depuis 25 ans, père du Juicy Tube de Lancôme.



Comment est née la collaboration avec Dove ?

Dove est venu à moi et j’étais ravi de cette collaboration car j’y ai vraiment retrouvé tout ce que je pensais de la beauté. Pour moi, la beauté ne s’inscrit pas spécialement à travers un beau mannequin mais plutôt de belles femmes. On dit souvent qu’un très beau mannequin ne fait pas nécessairement une très belle femme. De même, une très belle femme ne fera pas forcément un très beau mannequin.

Cette collaboration m’a vraiment permis de ressentir  toute l’énergie d’une femme qu’on ne cherche pas à rendre belle mais que l’on dévoile. Voir leur sourire m’a apporté quelque chose qui fait partie du partage.

Que voulez-vous dire aux femmes qui se voient abreuvées d’images de femmes parfaites, filiformes et accros aux régimes, ces femmes qui souhaitent se sentir mieux dans leur peau ?

Pour ne pas être complexée, il faut faire exactement le contraire de ce qui nous est proposé. Un peu comme lorsqu’on était enfant et que les parents nous interdisaient de faire certaines choses. Il faut contrer les bons conseils pour n'en faire qu’à notre tête. Ne pas ressembler à une autre, chercher non pas une perfection mais sa propre perfection, de manière à évoluer. Etre naturelle et toujours SE ressembler.

Pourquoi n’est-ce pas monnaie courante dans le milieu de la mode, cette valorisation de soi, du naturel, de la différence ?

Il s’agit de deux choses différentes. Une campagne de pub par exemple a vocation à faire rêver. Tout ce qu’elle met en scène n’existe pas. C’est de la science-fiction qui vous emmène dans un univers complètement fou et imaginaire. C’est d’ailleurs pour cette raison que je suis favorable à la retouche numérique car même lorsqu’elle conduit à l’exagération on sait que cela n’existe pas.

Il est donc dangereux de s’identifier à quelque chose qui n’existe pas. Il est important de faire la part des choses car les personnes non construites psychologiquement peuvent sombrer dans des comportements extrêmes et nocifs.

C’est aussi pour cela que j’apprécie particulièrement les maisons comme Dove qui font la part belle à la confiance en soi et valorisent l’acceptation de soi tout en utilisant des subterfuges qui vous amèneront à votre propre top.

Comment la marque Dove se positionne-t-elle dans cet accès au rêve ?

La marque Dove amène une autre vision sans oublier le rêve car en voyant toutes ces femmes différentes et bien dans leur peau, ça donne envie !

C’est une première expérience que je n’oublierai jamais ; tant de femmes différentes, d’âges différents, de toutes ethnies, de tous types, longues et élancées, plus rondes et pulpeuses. Il y a tout de même une chose qui les réunit, c’est le plaisir qu’elles prennent à se révéler à elle-même.

Quel est selon vous le cauchemar du maquilleur ?

Tomber sur quelqu’un qui veut ressembler à une autre. L’astuce c’est de lui prouver qu’elle est belle telle qu’elle est.

Quel est le rêve du maquilleur ? Qui rêvez-vous de maquiller ?

Je rêve de maquiller la femme que je ne connais pas encore car aucune femme connue ne me fait rêver. Parfois, en regardant la télé je peux tomber sur une fille qui m’inspire comme par exemple l’actrice alors peu connue de Jeune et Jolie (Ndlr : Marine Vacth).

Avez-vous des conseils beauté à prodiguer ?

C’est compliqué car chaque femme est complètement différente et c’est de généraliser qui mène à la tromperie. Chacune a besoin de conseils personnalisés.

Quel est votre produit phare de Dove ?

Je suis fan depuis toujours du savon à base de crème hydratante. J’adore l’odeur et le toucher qu’il laisse.

Qu’est-ce qui vous a poussé à faire ce métier ?

C’est venu à moi. J’étais artiste de Cabaret quand j’ai connu le maquillage puis petit à petit, le maquillage a pris le pas sur la scène et encore aujourd’hui, je ne me vois pas faire autre chose.

Qu’en est-il de votre gamme ?

Pour le moment, c’est en stand-by et je ne sais pas si j’aurai l’envie de continuer.

A l’époque de la création de ma marque j’étais Directeur artistique chez Lancôme où j’avais créé une collection qui m’avait donné envie de créer une marque. Je suis allé au bout de ce projet et c’est avec plaisir que je reviens sur les plateaux et retrouve mes amis photographes, coiffeurs et modèles.

Que pensez-vous des évolutions conduites pour les peaux mates et foncées ?

Il y a eu un travail hallucinant car il y a  encore 10 ans, pour trouver un vrai et beau fond teint c’était très compliqué. Aujourd’hui, on trouve facilement des fonds de teint mais aussi des illuminateurs, des poudres bronzantes. On a enfin compris que les peaux noires pouvaient être maquillées comme les autres.

Toutefois, les efforts sur la distribution restent limités ?

En effet, toutefois, cela est compliqué car les femmes noires ne font pas toujours confiance aux nouvelles marques. Avec ma marque, j’ai voulu répondre à tous les besoins mais certaines privilégient souvent des marques comme Black up ou Mac.

Que pensez-vous des blogs ?

Il y a tout et son contraire. Il y a des blogs très pointus (ndlr : comme KKISS) où vraiment on sent que la blogueuse connaît son domaine et apporte un œil supérieur à un œil journalistique, un œil plus vécu. Et d’autres diront n’importe quoi ou conseilleront des choses qui pour moi sont rédhibitoires. A titre d'exemple, certaines blogueuses ont parlé de ma marque en montrant des applications inappropriées puis prétextant que les produits ne fonctionnaient pas alors que l'utilisation n'était pas correcte.

Merci à Fred Farrugia pour sa disponibilité.

 

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