mercredi 7 décembre 2016

To be or not to be écolo ?


En ce jour de circulation alternée, l’ambiance est toute trouvée pour mesurer son taux d’écolo-sympathie. Autrement dit, le climat peut-il être à la tendance éco-friendly ? Sans aller jusqu’à se lancer dans des thèses climato-sceptiques par exemple, on peut légitimement s’interroger sur l’efficience de tous ces messages bien-pensants nous sommant parfois de préserver envers et contre tout l’environnement qui est le nôtre et qui sera à terme, celui des nôtres. Aussi, les médias, les représentants politiques nous assènent à coups de douces rengaines ou d’opérations « coup de poing » qu’il nous appartient de sauver le monde en se disciplinant voire en payant la note de ces années d’abus et d’insouciance. Ces mêmes années pendant lesquelles ces mêmes pouvoirs publics n’avaient pas pris la peine de faire des questions écologiques une priorité, laissant industrie et profit économique dessiner la ligne directrice en la matière. Alors quoi, on s’en fout et on se rebelle en jetant nos cartons dans la poubelle destinée au verre ? Là n’est pas le propos.

Néanmoins, pourrait-on limiter les discours moralisateurs voire infantilisants et les sentences collectives pour rechercher l’adhésion ?

Plus de pédagogie et moins de PV…

Pour chasser les (mauvaises) habitudes ancestrales, s’il n’est pas vain de tenter de convaincre le sage, il est bien plus efficace de démontrer aux novices notamment par la preuve issue des erreurs du passé, que l’intérêt est bien dans la préservation des ressources communes. Ce respect de l’environnement doit donc être une problématique majeure à aborder sur les bancs de l’école. Pas seulement par quelques journées de marketing scolaire made in Education nationale mais par des apprentissages de fond établissant et expliquant les liens entre nos actions/comportements quotidiens et la dégradation des ressources et milieux naturels mais également de nos conditions de vie. Mais cela demanderait peut-être quelques réflexions plus besogneuses…

La fin des « postures green »…

Difficile de fédérer et d’emporter l’adhésion lorsque le discours semble plus commercial que cohérent. Ainsi, les politiques raffolent des mesures de maquillage leur permettant d’accéder au label « environnemental ». A l’instar des municipalités des grandes villes ou agglomérations, il est de bon ton de partir en guerre contre la voiture. Sujet qui avait d’ailleurs valu un échange médiatique entre la Maire de Paris et l’humoriste Fabrice Eboué.
Je reste favorable aux mesures visant à limiter les émissions de gaz nocifs dont est responsable la voiture. Ainsi, pas d’opposition bien au contraire aux jours de circulation alternée. Pas de problème à se passer quelques jours dans l’année de sa voiture (quand on ne se trompe pas de  n° de plaque). La cohérence s’effrite néanmoins lorsqu’il s’agit d’allonger les plages horaires du stationnement payant dans les rues parisiennes par exemple. Est-ce vraiment pertinent au regard des habitudes de vie des Franciliens ?
On a beau être adepte du karaoké débridé entre les 5 portes de son bolide, on se rend vite compte que dans bien des cas, il est plus pratique de se déplacer en transports en commun notamment pour les trajets Paris intra-muros, que d’affronter d’une part les embouteillages et d’autre part la recherche du Graal : THE place de stationnement payante ! Intuition qui se trouve confirmée par les statistiques qui révèlent que largement plus de la moitié des véhicules de ménages parisiens intra-muros demeure stationnée en semaine. De même, les travailleurs venant de banlieue pour rejoindre Paris privilégient dans bien des cas les transports en commun. Il reste donc ceux qui, pour des raisons professionnelles ont besoin de leur véhicule en journée, ceux qui ne travaillent pas dans Paris et pour qui le confort et la rapidité de la voiture sont bien plus commodes pour rejoindre des zones moins desservies ou encore  ceux qui ont la chance de bénéficier d’un stationnement gratuit sur leur point d’arrivée. La question est : à qui donc profite cette taxation des usagers par l’allongement des plages horaires de stationnement payantes et quelles sont ses conséquences ?
Pour cette minorité concernée, le fait de se voir imposer un stationnement payant au pied de son immeuble joue plutôt en faveur de l’usage de la voiture. Si ma conscience écologique me dicte de temps en temps de laisser mon véhicule dans les rues parisiennes pour limiter mes émissions de gaz, ma conscience économique en berne a bien vite fait de me conseiller de prendre mon carrosse pour le mettre au chaud dans le parking gratuit de ma société ou dans les rues au stationnement aisé et moins coûteux de ma destination en périphérie de Paris.
Ainsi, si l’argument politique fait mouche sur les pages d’un programme politique, l’efficacité écologique reste à démontrer.

Et le social dans tout ça ?

On en vient rapidement à se demander si l’on peut habiter une grande ville et être écolo ? Le ménage modeste qui ne souhaite pas prendre sa voiture, se voit souvent contraint d’ajouter une charge supplémentaire à son budget pour la location d’un parking. Si cette charge peut être prise en compte  à moindres fracas par certains, pour d’autres elle fait peser une contrainte économique supplémentaire qui ne fait pas résister à l’éloignement géographique moins exigeant économiquement.

Epilogue


Contrairement à ce qu’une lecture un peu rapide de ce post pourrait inspirer, je suis convaincue que les actions de l’Homme et les nouveaux modes de vie génèrent des nuisances notables sur l’environnement qui est le nôtre. Aussi, l’action collective est nécessaire à la préservation des milieux et de ressources. Néanmoins, cette priorité gagnerait à s’inscrire dans le long terme au travers des apprentissages pédagogiques, une sensibilisation quotidienne, la recherche de technologies alternatives en lien avec nos nouveaux modes de vie, les interventions auprès des « grands » pollueurs institutionnalisés,  la recherche de l’adhésion collective plutôt que la valse des postures contre-productives. Peut-être est-ce utopique mais j’ai tendance à croire qu’un acteur convaincu et associé est certainement plus productif qu’un acteur acculé. Et vous, avez-vous mesuré votre taux d’écolo-sympathie ?

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