En ce jour de circulation
alternée, l’ambiance est toute trouvée pour mesurer son taux d’écolo-sympathie.
Autrement dit, le climat peut-il être à la tendance éco-friendly ? Sans aller
jusqu’à se lancer dans des thèses climato-sceptiques par exemple, on peut
légitimement s’interroger sur l’efficience de tous ces messages bien-pensants
nous sommant parfois de préserver envers et contre tout l’environnement qui est
le nôtre et qui sera à terme, celui des nôtres. Aussi, les médias, les
représentants politiques nous assènent à coups de douces rengaines ou
d’opérations « coup de poing » qu’il nous appartient de sauver le
monde en se disciplinant voire en payant la note de ces années d’abus et
d’insouciance. Ces mêmes années pendant lesquelles ces mêmes pouvoirs publics n’avaient
pas pris la peine de faire des questions écologiques une priorité, laissant
industrie et profit économique dessiner la ligne directrice en la matière. Alors
quoi, on s’en fout et on se rebelle en jetant nos cartons dans la poubelle
destinée au verre ? Là n’est pas le propos.
Néanmoins, pourrait-on limiter les discours moralisateurs voire
infantilisants et les sentences collectives pour rechercher l’adhésion ?
Plus de pédagogie et moins de PV…
Pour chasser les (mauvaises) habitudes
ancestrales, s’il n’est pas vain de tenter de convaincre le sage, il est bien
plus efficace de démontrer aux novices notamment par la preuve issue des
erreurs du passé, que l’intérêt est bien dans la préservation des ressources
communes. Ce respect de l’environnement doit donc être une problématique
majeure à aborder sur les bancs de l’école. Pas seulement par quelques journées
de marketing scolaire made in Education nationale mais par des apprentissages
de fond établissant et expliquant les liens entre nos actions/comportements
quotidiens et la dégradation des ressources et milieux naturels mais également
de nos conditions de vie. Mais cela demanderait peut-être quelques réflexions
plus besogneuses…
La fin des « postures green »…
Difficile de fédérer et d’emporter
l’adhésion lorsque le discours semble plus commercial que cohérent. Ainsi, les politiques
raffolent des mesures de maquillage leur permettant d’accéder au label « environnemental ».
A l’instar des municipalités des grandes villes ou agglomérations, il est de
bon ton de partir en guerre contre la voiture. Sujet qui avait d’ailleurs valu
un échange médiatique entre la Maire de Paris et l’humoriste Fabrice Eboué.
Je reste favorable aux mesures
visant à limiter les émissions de gaz nocifs dont est responsable la voiture.
Ainsi, pas d’opposition bien au contraire aux jours de circulation alternée. Pas
de problème à se passer quelques jours dans l’année de sa voiture (quand on ne
se trompe pas de n° de plaque). La cohérence
s’effrite néanmoins lorsqu’il s’agit d’allonger les plages horaires du
stationnement payant dans les rues parisiennes par exemple. Est-ce vraiment pertinent
au regard des habitudes de vie des Franciliens ?
On a beau être adepte du karaoké
débridé entre les 5 portes de son bolide, on se rend vite compte que dans bien
des cas, il est plus pratique de se déplacer en transports en commun notamment pour
les trajets Paris intra-muros, que d’affronter d’une part les embouteillages et
d’autre part la recherche du Graal : THE place de stationnement payante !
Intuition qui se trouve confirmée par les statistiques qui révèlent que
largement plus de la moitié des véhicules de ménages parisiens intra-muros
demeure stationnée en semaine. De même, les travailleurs venant de banlieue
pour rejoindre Paris privilégient dans bien des cas les transports en commun.
Il reste donc ceux qui, pour des raisons professionnelles ont besoin de leur véhicule
en journée, ceux qui ne travaillent pas dans Paris et pour qui le confort et la
rapidité de la voiture sont bien plus commodes pour rejoindre des zones moins desservies
ou encore ceux qui ont la chance de
bénéficier d’un stationnement gratuit sur leur point d’arrivée. La question est :
à qui donc profite cette taxation des usagers par l’allongement des plages
horaires de stationnement payantes et quelles sont ses conséquences ?
Pour cette minorité concernée, le fait de se voir imposer un stationnement payant au
pied de son immeuble joue plutôt en faveur de l’usage de la voiture. Si ma
conscience écologique me dicte de temps en temps de laisser mon véhicule dans
les rues parisiennes pour limiter mes émissions de gaz, ma conscience
économique en berne a bien vite fait de me conseiller de prendre mon carrosse
pour le mettre au chaud dans le parking gratuit de ma société ou dans les rues
au stationnement aisé et moins coûteux de ma destination en périphérie de Paris.
Ainsi, si l’argument politique
fait mouche sur les pages d’un programme politique, l’efficacité écologique
reste à démontrer.
Et le social dans tout ça ?
On en vient rapidement à se
demander si l’on peut habiter une grande ville et être écolo ? Le ménage
modeste qui ne souhaite pas prendre sa voiture, se voit souvent contraint d’ajouter
une charge supplémentaire à son budget pour la location d’un parking. Si cette charge
peut être prise en compte à moindres
fracas par certains, pour d’autres elle fait peser une contrainte économique
supplémentaire qui ne fait pas résister à l’éloignement géographique moins
exigeant économiquement.
Epilogue
Contrairement à ce qu’une lecture
un peu rapide de ce post pourrait inspirer, je suis convaincue que les actions
de l’Homme et les nouveaux modes de vie génèrent des nuisances notables sur l’environnement
qui est le nôtre. Aussi, l’action collective est nécessaire à la préservation
des milieux et de ressources. Néanmoins, cette priorité gagnerait à s’inscrire
dans le long terme au travers des apprentissages pédagogiques, une
sensibilisation quotidienne, la recherche de technologies alternatives en lien
avec nos nouveaux modes de vie, les interventions auprès des « grands »
pollueurs institutionnalisés, la recherche
de l’adhésion collective plutôt que la valse des postures contre-productives. Peut-être
est-ce utopique mais j’ai tendance à croire qu’un acteur convaincu et associé
est certainement plus productif qu’un acteur acculé. Et vous, avez-vous mesuré
votre taux d’écolo-sympathie ?
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