Parcours de femmes créatrices d’entreprise - Episode 3

Episode 3 –Lyllou Boutique

On poursuit notre marathon des femmes créatrices d’entreprise et cette semaine, nous sommes allées à la rencontre de Lydia qui gère une boutique de produits pour enfants dans laquelle, je trouve régulièrement des cadeaux orignaux pour les naissances mais aussi dans laquelle il est agréable de flâner sans prendre des airs de Desperate Housewives.

 

Le parcours : Comment est née Lyllou Boutique ? Comment t’est venue l’idée ?

J’étais dans le domaine du commerce après avoir fait des études de décoratrice/étalagiste, agencement et mise en place de produits. J’ai travaillé dans différents groupes au sein desquels je m’occupais essentiellement des vitrines. Ensuite, je suis tombée enceinte et j’ai eu un petit garçon à qui j’ai souhaité mettre des couches lavables.

Assez vite, j’ai eu envie de créer ma propre marque de couches car celles qu’on trouvait à l’époque étaient  assez chères et pas toujours pratiques. J’ai ensuite souhaité faciliter l’accès à ces couches donc j’ai démissionné de mon poste de Responsable de corner d’un créateur italien aux Galeries Lafayette et me suis mise à mon compte. J’ai commencé par réaliser une étude de marché, à rechercher des fournisseurs, le tout en dessinant mes propres couches. J’ai mis environ une année pour finaliser le produit et le commercialiser via internet d’abord puis en démarchant des boutiques. Un jour, j’ai démarché la boutique dans laquelle je suis aujourd’hui. Elle vendait des vêtements, des jouets mais également mes couches. Un beau matin, la propriétaire m’a indiqué qu’elle souhaitait vendre et m’a demandé de récupérer mes couches. Après avoir étudié la question, j’ai fait les démarches pour obtenir un prêt et racheter le fond de la boutique. L’objectif premier était de vendre mes couches mais aussi de redynamiser le quartier offrant peu de commerces destinés aux enfants. J’ai proposé des articles de puériculture, des vêtements et des jouets.

Les couches sont toujours là mais bénéficient surtout du bouche à oreille. A l’époque c’était très à la mode. Aujourd’hui, les clients fidèles savent qu’elles sont disponibles dans la boutique mais il reste un travail de communication à faire.

Peux-tu nous parler davantage des couches lavables qui ne semblent pas convaincre le plus grand nombre, effrayé par le surcroît de travail que cela génère (nombreuses machines, etc).

J’ai toujours été séduite par la couche lavable qui selon moi présente de nombreux avantages.

D’abord pour la santé de bébé car la plupart de ces couches est en bambou donc elles sont  antibactériennes. La peau de bébé peut respirer et il n’est plus nécessaire de mettre des crèmes. C’est donc la garantie d’offrir un  bien-être à son enfant en lui proposant un produit sain.

Pas de surcroît de travail : Lorsqu'on possède peu de couches, effectivement, il est nécessaire de faire de nombreuses machines et cela peut vite devenir pesant. L’erreur faite par de nombreux parents est d’en acheter peu et de se retrouver vite dépassés. Pour ne pas tomber dans ce travers, il faut avoir au moins une vingtaine de couches lavables ce qui permet de faire tourner des machines tous les 3 jours. J’avais fait une étude démontrant que le temps dédié au lavage des couches lavables (machine, séchage, etc) n’excédait pas 15 minutes alors que lorsqu’on oublie le paquet de couches et qu’il est nécessaire de se rendre au supermarché, cela est beaucoup plus long.

Plus économique : Indéniablement, les couches lavables sont moins chères. Les packs que je propose permettent aux parents de s’équiper pour un montant oscillant entre 215 et 280 euros. Ces couches étant réglables, elles peuvent quasiment être utilisées de la naissance jusqu’à l’âge de propreté. C’est donc un investissement initial mais si elles sont bien entretenues elles peuvent être réutilisées pour un autre enfant. A contrario, les couches jetables représentent un budget moyen de 1 500 euros de la naissance à l’âge de propreté.

Plus écologique : Les couches jetables représentent environ 1 tonne de déchets par enfant ce qui remplit un appartement de 30 m².  Elles mettent plusieurs années à se dégrader.

Le seul inconvénient est qu’il faut prendre une taille de body de 6 mois de plus car les couches sont plus volumineuses mais plus bébé grandit moins cela se voit.

Quelles ont été les difficultés rencontrées pour la création de la boutique ? Comment l’idée a-t-elle été reçue par ton entourage ? N’est-ce pas un peu effrayant de se lancer dans une telle aventure lorsque l’on a connu une vie professionnelle « stable » ?

J’ai toujours eu ce tempérament, quittant des postes assez sympas du jour au lendemain si cela ne me plaisait plus mais j’ai toujours su rebondir et retrouver un emploi. J’étais motivée mais il faut aussi savoir s’aider des autres. Dans mon entourage, il y avait des gens ayant créé des entreprises donc j’ai démarché des amis proches qui m’ont aidée à conduire les démarches administratives (acquérir le statut d’auto entrepreneur). Pour ceux qui n’ont pas de connaissances familiarisées à ces démarches, il existe des espaces capables de vous apporter des réponses. Je n’ai donc pas rencontré de grandes difficultés pour la création de l’entreprise en auto entrepreneuse.

Le projet a été bien accueilli par mon entourage car je savais ce que je voulais et j’étais déterminée. Au démarrage de ce projet, je faisais de nombreux pique-niques, les gens me voyaient donc changer mon fils et étaient séduits par les couches lavables. Cela m'a motivée davantage.

De nombreuses personnes se rendent au travail et n’aiment pas ce qu’elles font. Elles ont des rêves qu’elles n’osent pas concrétiser car elles n’ont pas le courage de se lancer. Pour moi, cette boutique, c’était une chance. Je me suis dit « Qu'importe si cela ne marche pas, je retomberai sur mes pattes ». En revanche, mes parents étaient un peu moins rassurés même s’ils savent que je vais toujours au bout de mes idées.

Comment fais-tu pour allier vie perso et vie pro ?

Ce n’est pas évident notamment au début car il faut être constamment en alerte. En même temps, je dois rester disponible pour mon enfant. Il faut apprendre à décompresser, ne pas y penser tout le temps car cela génère du stress donc on ne se repose pas, on fait les choses moins bien, on réfléchit moins bien. Depuis très peu de temps, j’arrive à décrocher complètement. Quand j’ai fini ma journée je passe à autre chose mais ce n’était pas le cas au lancement de la boutique. C’est un statut beaucoup moins confortable que celui de salarié car la sécurité est moindre en cas de maladie, difficulté économique, etc.

Quels sont tes projets pour la boutique ?

Changer un peu le concept de la boutique en se recentrant sur les choses  qui marchent le mieux. Il faut savoir rebondir et être réactif pour répondre au mieux à la demande du Client. Il y a peu de magasins de chaussures et vêtements pour les enfants dans le quartier. Je vais donc orienter davantage l’offre sur ces produits.

Quels sont tes produits phares ?

Les petits chaussons en cuir pas faciles à trouver et souvent disponibles à prix élevé. J’ai pu développer un partenariat avec un très bon fournisseur avec lequel je travaille depuis plus de 3 ans. Il propose des chaussons de qualité soignée, sans packaging ce qui me permet de les vendre 30% moins chers que d’autres marques. Ils sont pratiques et peuvent être portés longtemps (au moins 8 mois). Ndlr : Mon fils a pu les tester de 6 mois à deux ans (2 achats) et ils faisaient systématiquement fureur !
 

 

Les boîtes à musique, cadeau de naissance qu’on peut garder toute sa vie en souvenir.

Les couches lavables, référence de la boutique.

 

Les petites robes.

Merci à Lyllou pour son accueil et sa disponibilité. Si vous souhaitez suivre, l’évolution de la boutique, consultez la page Facebook.

Lyllou Boutique

9, Rue Wattignies

75 012 Paris

Note de dernière minute : La boutique Lyllou restreint temporairement son activité mais les produits phares demeurent disponibles.