mardi 15 juillet 2014

Bonnes affaires sur les Fins de series

 

Je ne suis pas vraiment ce que l’on peut appeler une « séries addict ». Toutefois, certaines peuvent retenir mon attention. Je les suis, les perds, les retrouve…quelques fois. Elles me font souvent rêver, me détendent, parfois rire et même réfléchir. Puis, arrive l’heure de la fin, le moment crucial de la séparation définitive et unilatérale qui consacrera le talent des scénaristes, signera nos adieux et marquera ou non mon esprit. J’ai connu peu de séparations douloureuses. J’en comptabilise deux à ce jour.
La première fois, pas très originale pour une fille, fut la fin de Sex and The City. Happy End à l’américaine de rigueur plutôt convenue mais qu’importe car nos liens ne se sont pas créés autour du suspens mais d’une libération de la pensée féminine, du statut de célibataire, de la sacralisation des relations féminines et surtout un dressing géant mené par une farandole de talons hauts qui vous donne des envies folles de sortir de chez vous haut perchée pour héler un taxi (Attention, résultat peu concluant à Paris mais tout est histoire d’intention). C’est donc avec nostalgie que l’on a l’impression de quitter une bande de copines et de devoir dire au revoir à ces parties de nous dissociées et  exagérées pour être mieux reconnues. Le premier film extrait de la série qui fait un pas de plus vers la convenance et semble faire fi de toutes les luttes d’antan pour la reconnaissance du célibat et par-delà la reconnaissance de soi dans sa pleine individualité, bénéficie tout de même de notre bienveillance car nous permet l’espace de quelques heures de prendre un verre avec nos anciennes amies. Le second opus cinématographique nous achève en balayant nos chères amies par un tourbillon promotionnel de marques et les réduisant à l’état de simple porte-manteaux.


 
La seconde fois, je l’ai connue il y a peu avec la fin de Breaking Bad. Oui, désolée pour le retard, j’avais fait une longue pause avant de reprendre la saison finale. A priori, peu de risques d’identification, pas l’ombre d’un escarpin, une garde-robe féminine quasi stalinienne, de la drogue, de la chimie et pourtant l’addiction se fait sentir assez rapidement. La complexité des personnages y est certainement pour quelque chose car ici nulle confrontation possible entre les bons et les méchants car les étiquettes sont interchangeables, s’effacent et finissent par devenir illisibles. Les amitiés se font et se défont dans la même obscurité et surtout les scénaristes semblent avoir œuvré au fil des épisodes pour nous offrir l’apothéose de fin. Ici, point de fin bâclée façon gang de femmes au foyer, pas de fin orchestrée par des scénaristes en mode salariés sentant approcher les congés estivaux et « bouclant » leurs dossiers, juste assez bien pour ne pas se faire rappeler à l’ordre pendant leurs congés mais pas assez bien pour justifier la prime de fin d’année.
Il faut dire que jusque-là, je pensais que seules 2  possibilités existaient pour les dernières saisons de série :
  • la fin attendue type « vous l’avez voulue, on vous l’offre sur un plateau car nous, on est rincés » avec la révélation qui n’en est pas réellement une tellement on l’avait pressentie,
  • un peu dans le même genre, la fin en eau de boudin car après tout, le plus intéressant c’était le pendant.
Breaking Bad avait donc toutes les chances de me surprendre  avec sa fin cousue main qui ne laisse pas de goût amer car les personnages semblent être venus à bout de leur démonstration presque sans s’essouffler. La fin apparaît comme une évidence inéluctable et nous sommes heureux de saluer une prestation haute en couleurs et notamment la performance de Bryan Cranston. Qui aurait pu croire que le père maladroit de la série Malcolm incarnerait de manière aussi crédible le héros de cette « ascension » de l’américain moyen fortement marqué looser devenant « LE » caïd régional. L'histoire peu banale d'un modeste père de famille, professeur de chimie qui, atteint d'un cancer, met au point et s'investit dans la commercialisation d'une drogue à la pureté sans pareil pour assurer le confort matériel de sa famille en cas de décès. Son aventure décortique au passage les travers de l’Homme tiraillé entre épanouissement personnel par accomplissement de soi ou satisfaction à travers l’épanouissement des siens.
Breaking Bad ou histoire d’un dilemme entre appât du gain matériel ou gain spirituel. Quoiqu’il en soit, j’ai passé les 5 derniers épisodes à dire « nonnn, le truc de ouf ! » qui restera d’ailleurs ma phrase de fin après le dernier épisode. En conclusion, Breaking Bad, vous l’aurez compris aura une place d’honneur dans mon Panthéon des séries qui valent le coup.
 

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