dimanche 23 novembre 2014

Do you speak Franglish ?

    Mecano Bar
En vacances ou dans les rues touristiques parisiennes, à la question « Do you speak english ? », je suis certaine que nombreux sont ceux à répondre spontanément, bien qu’un peu craintifs de la question qui suivra, « Yes ! ». Que répondre d’autre d’agissant d’une langue qui à une époque était enseignée à partir du collège et qui aujourd’hui s’invite dans les salles de classe de l’école primaire voire de l’école maternelle pour les plus en quête de cool attitude ? Que répondre d’autre quand la grande majorité des collégiens opte pour l’anglais en première langue à force de s’entendre dire « Non, mais si tu ne parles pas anglais, t’es mort dans le film d’un point de vue opportunités de carrière ».
Ainsi, la maîtrise de la langue anglaise devient un atout professionnel pour certains, un porte-drapeau de branchitude pour d’autres ou encore une ouverture sur le monde, porteuse de petits plaisirs tels que celui de regarder ses séries (souvent américaines) préférées en version originale.
Pourtant, en dépit de tous ces facteurs favorables à la maîtrise de la langue anglaise, la chose devient plus ardue lorsqu’il s’agit de passer à la pratique. Car on a beau avoir écouté Carrie, Samantha, Charlotte et Miranda en anglais dans le texte pendant des heures (vous permettant de développer un vocabulaire très fleuri mais peu utile au quotidien et notamment dans un contexte professionnel), cela ne vous empêche pas de sentir perler une goutte de sueur sur votre front lorsque le fameux « Do you speak english » parvient à vos oreilles. Bizarrement, alors que dans votre tête, vous pensez frôler le bilinguisme le plus aisé qu’il soit, la connexion entre votre cerveau et votre bouche semble momentanément interrompue lorsqu’il s’agit de passer au réel, vous obligeant à polluer vos phrases de « euh » ou de « I mean » pour les plus investis.
Vous vous étonnez alors qu’après tant de english lobbying, votre bouche soit aussi réfractaire à cette langue. En échangeant avec des personnes de notre entourage, on se rend souvent compte que plus qu’une question de manque de vocabulaire ou de difficultés à maîtriser la structure grammaticale, l’origine de ces bugs provient des freins psychologiques que l’on s’impose, le fameux « non mais je préfère ne rien dire plutôt que de m’afficher ». C’est alors que vous vient cette envie de génie : « ce qui serait bien c’est de pouvoir discuter un peu avec des anglophones dans un cadre décontracté… pour se lancer ». Eh bien, vous en avez rêvé, Franglish l’a fait.
Le concept : Franglish, c’est un organisateur d’évènements permettant « l’échange de langues » autrement dit la rencontre de francophones et d’anglophones (voire d’hispanophones) dans des lieux parisiens. Pendant 7 minutes, vous échangez avec votre interlocuteur en anglais, puis pendant 7 autres minutes en français à propos  de tous les sujets qui vous traversent l’esprit, avant de changer d’interlocuteur et cela pendant 1H30.
Comment ça marche ? Vous vous inscrivez sur le site de Franglish après avoir choisi la date qui vous convient. Le site vous précise l’heure et le lieu (bien souvent, des cafés ou bars sympas dans différents quartiers parisiens). Pour ma part, ce fût le Mecano Bar à Oberkampf. Une fois sur place, les organisateurs vous accueillent et vous rappellent le principe. Vous réglez votre participation soit 12 € comprenant une boisson offerte puis vous êtes placés devant votre premier interlocuteur. C’est parti pour 7 minutes dans la langue de votre choix avant de changer de langue.
Les + : Une fois passée l’appréhension des premières minutes et l’envie de s’enfuir à l’entrée du bar, très vite on se détend notamment après avoir constaté qu’en dépit de nos lacunes on parvient à se faire comprendre mais également porté par l’envie d’en savoir  plus sur son interlocuteur. Point important car au-delà de l’apprentissage de la langue, Franglish, c’est aussi la découverte d’autres histoires et à travers elles d’autres cultures. Ainsi, pendant mon 1H30 de « speed talking », j’ai pu échanger avec une fille au pair américaine, un étudiant chinois, un chargé de communication anglais, un australien parti « découvrir le monde » et j’en passe. A chaque fois autant d’histoires et d’avis sur la vie parisienne très enrichissants qui ne peuvent que vous motiver à acérer votre anglais.
Les - : Très peu en réalité car j’ai globalement un bilan très positif de cette expérience. Toutefois, il me semble difficile de compter sur Franglish pour améliorer significativement son anglais. D’une part car peu nombreux sont les interlocuteurs qui osent vous corriger lorsque vous employez des termes erronés dès lors qu’ils vous ont compris et d’autre part car les 14 minutes d’échanges vous permettent rarement de dépasser le stade classique des présentations à savoir âge, boulot, passions, etc. Au bout de 2 échanges, votre discours commence donc à être rodé sur ces questions et les mises en danger sont moindres. Cependant, Franglish offre avant tout des opportunités avec la possibilité de rencontrer de nouvelles personnes que vous pouvez être amenés à revoir dans un autre contexte pour discuter de sujets peut-être plus complexes.
Conclusion: Love it and will do it again !

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