Mecano Bar
En vacances ou dans les rues
touristiques parisiennes, à la question « Do you speak english ? »,
je suis certaine que nombreux sont ceux à répondre spontanément, bien qu’un peu
craintifs de la question qui suivra, « Yes ! ». Que répondre d’autre
d’agissant d’une langue qui à une époque était enseignée à partir du collège et
qui aujourd’hui s’invite dans les salles de classe de l’école primaire voire de
l’école maternelle pour les plus en quête de cool attitude ? Que répondre
d’autre quand la grande majorité des collégiens opte pour l’anglais en première
langue à force de s’entendre dire « Non, mais si tu ne parles pas anglais,
t’es mort dans le film d’un point de vue opportunités de carrière ».
Ainsi, la maîtrise de la langue
anglaise devient un atout professionnel pour certains, un porte-drapeau de
branchitude pour d’autres ou encore une ouverture sur le monde, porteuse de
petits plaisirs tels que celui de regarder ses séries (souvent américaines) préférées
en version originale.
Pourtant, en dépit de tous ces
facteurs favorables à la maîtrise de la langue anglaise, la chose devient plus ardue
lorsqu’il s’agit de passer à la pratique. Car on a beau avoir écouté Carrie,
Samantha, Charlotte et Miranda en anglais dans le texte pendant des heures
(vous permettant de développer un vocabulaire très fleuri mais peu utile au
quotidien et notamment dans un contexte professionnel), cela ne vous empêche
pas de sentir perler une goutte de sueur sur votre front lorsque le fameux « Do
you speak english » parvient à vos oreilles. Bizarrement, alors que dans
votre tête, vous pensez frôler le bilinguisme le plus aisé qu’il soit, la
connexion entre votre cerveau et votre bouche semble momentanément interrompue
lorsqu’il s’agit de passer au réel, vous obligeant à polluer vos phrases de « euh »
ou de « I mean » pour les plus investis.
Vous vous étonnez alors qu’après
tant de english lobbying, votre bouche soit aussi réfractaire à cette langue.
En échangeant avec des personnes de notre entourage, on se rend souvent compte
que plus qu’une question de manque de vocabulaire ou de difficultés à maîtriser
la structure grammaticale, l’origine de ces bugs provient des freins
psychologiques que l’on s’impose, le fameux « non mais je préfère ne rien
dire plutôt que de m’afficher ». C’est alors que vous vient cette envie de
génie : « ce qui serait bien c’est de pouvoir discuter un peu avec
des anglophones dans un cadre décontracté… pour se lancer ». Eh bien, vous
en avez rêvé, Franglish l’a fait.
Le concept : Franglish, c’est un organisateur d’évènements
permettant « l’échange de langues » autrement dit la rencontre de
francophones et d’anglophones (voire d’hispanophones) dans des lieux parisiens.
Pendant 7 minutes, vous échangez avec votre interlocuteur en anglais, puis
pendant 7 autres minutes en français à propos de tous les sujets qui vous traversent l’esprit,
avant de changer d’interlocuteur et cela pendant 1H30.
Comment ça marche ? Vous vous inscrivez sur le site de
Franglish après avoir choisi la date qui vous convient. Le site vous précise l’heure
et le lieu (bien souvent, des cafés ou bars sympas dans différents quartiers
parisiens). Pour ma part, ce fût le Mecano Bar à Oberkampf. Une fois sur place,
les organisateurs vous accueillent et vous rappellent le principe. Vous réglez votre
participation soit 12 € comprenant une boisson offerte puis vous êtes placés
devant votre premier interlocuteur. C’est parti pour 7 minutes dans la langue
de votre choix avant de changer de langue.
Les + : Une fois passée l’appréhension des premières minutes
et l’envie de s’enfuir à l’entrée du bar, très vite on se détend notamment
après avoir constaté qu’en dépit de nos lacunes on parvient à se faire
comprendre mais également porté par l’envie d’en savoir plus sur son interlocuteur. Point important
car au-delà de l’apprentissage de la langue, Franglish, c’est aussi la
découverte d’autres histoires et à travers elles d’autres cultures. Ainsi,
pendant mon 1H30 de « speed talking », j’ai pu échanger avec une
fille au pair américaine, un étudiant chinois, un chargé de communication
anglais, un australien parti « découvrir le monde » et j’en passe. A
chaque fois autant d’histoires et d’avis sur la vie parisienne très enrichissants
qui ne peuvent que vous motiver à acérer votre anglais.
Les - : Très peu en réalité car j’ai globalement un bilan très
positif de cette expérience. Toutefois, il me semble difficile de compter sur
Franglish pour améliorer significativement son anglais. D’une part car peu
nombreux sont les interlocuteurs qui osent vous corriger lorsque vous employez
des termes erronés dès lors qu’ils vous ont compris et d’autre part car les 14
minutes d’échanges vous permettent rarement de dépasser le stade classique des
présentations à savoir âge, boulot, passions, etc. Au bout de 2 échanges, votre
discours commence donc à être rodé sur ces questions et les mises en danger sont
moindres. Cependant, Franglish offre avant tout des opportunités avec la
possibilité de rencontrer de nouvelles personnes que vous pouvez être amenés à
revoir dans un autre contexte pour discuter de sujets peut-être plus complexes.
Conclusion: Love it and will do it again !
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