Un jour, tu te réveilles et tu
constates que tu n’as plus une minute à toi. D’ailleurs, tu te demandes d’où
vient l’expression « raconter sa vie » car en réalité si tu devais t’adonner
à cette activité, tu n’aurais pas grand-chose à dire qui soit uniquement centré
sur toi, ta vie étant en partie dédiée à servir celles des autres (je parle plus
d’activités impliquant le recours à des produits qui manifestement en veulent à
ta manucure mensuelle ou d’activités t’imposant le recours à des barbarismes
tels que « asap », « confcall » ou « feed-back » que d’activités dignes d’un Super-Héros). Pourtant,
un beau matin, tu en arrives à avoir des idées lumineuses du type « et si
je créais un blog ? »
Vous ne voyez pas la logique ?
Mais si enfin, un peu d’imagination. Lorsque la vie vous impose trop d’obligations
vécues comme lourdingues, vous vous proposez une activité choisie, un sas de
décompression. Et là, vous sentez un vent de liberté qui souffle dans vos
cheveux (enfin, pour celles qui ont des cheveux qui bougent…) mais cette toute
nouvelle sensation de légèreté de l’’esprit qui enfin peut se laisser porter par
toutes vos envies ne s’étend pas jusqu’à votre entourage car vous savez ce qu’on
dit, la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres.
En effet, la vie de blogueuse
vous oblige inéluctablement à empiéter largement sur la liberté de votre entourage
et notamment celle de votre cher et tendre qui peut voir son quotidien impacté.
Ci-après quelques exemples choisis des petits bouleversements subis par les
hommes de blogueuses :
- Dès que vous vous apprêtez un peu, il craint l’Ootd (Outfit Of The Day) qui le fera sortir son attirail de photographe du dimanche pour ma part. Pour une blogueuse avertie et presque professionnelle, cela suppose appareil photo argentique, trépied, panneau réflecteur, poses lascives en plusieurs longues prises au milieu des boulevards parisiens. Pour la blogueuse furtive que je suis mais non moins investie, cela suppose, un nombre maximum de prises en un temps minimum dans le charmant passage découvert au hasard d’une promenade avant que des passants ne surgissent.
- En cas d’embrouille, il craint les gros titres du lendemain ou le hashtag assassin sur insta sous une photo de lui au réveil #Boloss.
- Quand il vous invite au resto il craint que vous ne vous enfermiez dans les toilettes pour noter l’ambiance, l’originalité des plats et les saveurs des mets en préparation de votre futur article.
- Vous l’obligez à lire en avant-première vos articles à 23h45 car vous devez absolument publier avant minuit (Pourquoi ? ben, je ne sais pas, après minuit, c’est chelou non ?)
- Quoi ? Il n’a pas lu votre dernier article ! Ok…ce n’est pas grave, il n’y a pas de souci, vous comprenez parfaitement qu’il n’ait pas que cela à faire et non cela n’a strictement rien à voir avec le fait que vous ayez préparé des épinards pour le diner de ce soir en dépit de son aversion légendaire.
- Il apprendra quelques jours plus tard que sa dernière paire de baskets a fini sur Instagram sans son consentement, parce que oui, la dernière fois au parc, vous n’étiez absolument pas en train de photographier l’extraordinaire faune de l’étang #PhotoVolée.
Mais ne vous apitoyez pas trop
sur leur sort non plus, leur calvaire s’accompagne aussi de quelques plaisirs
(spontanés ?) comme ceux de pouvoir soutenir sa blogueuse maison en lui soufflant
des sujets d’articles même si la collaboration s’arrête là car hors de question
de lui demander de poser pour un Ootd masculin (vous avez retenu ?). En
même temps, il ne faut pas pousser, il ne vous demande pas de vous tatouer les
meilleures punchlines de Frantz Fanon ou de Rocé sur le bras en signe de
soutien à l’une de ses passions.
Ce petit post en dédicace à tous
ces proches de blogueuses (mari, enfants, amis, etc), tous sollicités un peu
(comme dans mon cas car petite blogueuse, petites sollicitations) ou
énormément. Ainsi lorsque vous lirez les prochains articles de vos blogs
chéris, peut-être aurez-vous une pensée amusée pour ces co-blogeurs de l’ombre.
Ha ha ! Merci pour cet article, je me suis reconnue !
RépondreSupprimerMon copain aussi craint mes Ootd, une vraie corvée pour lui ! Il grogne si les photos ne sont pas prises rapidement, mais ne voit pas quand elles ont des défauts :) Je lui demande aussi de lire mes articles avant publication, mais souvent il ne voit pas trop leur intérêt. Et bien sûr, pas question d'Ootd masculin ! Ah ces hommes ! :)
Bisous !
Caryne (http://beaumaispascher.over-blog.com/)
:), Ah Stromae a bien raison, tous les mêmes ! Cela dit, ils finissent tout de même par nous prêter main forte...en rechignant. Bisous et bonne soirée !
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