En 2009, une amie de longue date
et moi-même avons décidé de partir en voyage « sac-à-dos ». Grande
première pour moi. Un road-trip semi-organisé dans des contrées éloignées mais
surtout complètement étrangères. Nous voilà donc parties toutes les deux,
sourires aux lèvres et fières de voir les visages s’illuminer, s’interroger ou
se fermer à l’annonce de notre destination peu banale. Un rapide coup d’œil sur
le site gouvernemental de conseils aux voyageurs pour se rassurer sur la
quiétude géopolitique et nous voilà en route.
Nous étions loin alors d’imaginer
l’émerveillement qui allait être le nôtre en rejoignant notre destination « incongrue »
pour certains, car c’est avec le ravissement le plus grand que nous découvrons
des pays mais aussi des villes pleines de surprises pour nos esprits
occidentaux. L’une d’entre elles me marquera plus que d’autres. Une ville aux
allures féeriques avec ces monuments scintillant que les façades ternes ne
laissaient pas deviner, comme si chaque bâtisse tentait de feinter le touriste
pour mieux préserver des cavernes qui n’auraient pas à rougir face à celle d’Ali
Baba. Une ville mais également des habitants avides de connaissance de l’autre
et pressés de se rendre utiles, comme pour redorer une image qu’ils imaginent galvaudée
au-delà de leurs frontières. Des habitants chaleureux, curieux de l’autre,
prompts au partage et qui de prime abord pouvaient prendre au dépourvu les
parisiennes que nous sommes, toujours prêtes à agripper son sac lorsqu’un
inconnu fait preuve de sympathie. Passée la réticence des premiers jours, nous
nous étions finalement très bien faites à ces débordements de sympathie et de
chaleur : l’invitation à prendre le thé chez de illustres inconnus, se voir
offrir des pâtisseries après avoir échangé quelques mots dans un bus bondé, se
voir accompagner en taxi et aux frais de notre sauveur lorsque nous cherchions
en vain le site à visiter impérativement selon le guide. Quelle est donc cette
ville aux mille merveilles ? DAMAS en Syrie.
Evidemment que cette perfection
idyllique devait énormément à nos yeux embués et largement biaisés de touristes.
Evidemment, que la population était loin à cette même période de vivre dans un
monde parfait. Toutefois, aurait-on imaginé à ce moment, fraîchement gommées
après notre séance de hammam que la Syrie serait quelques années plus tard
ravagée par la guerre civile et à bannir
des cartes touristiques, même pour les plus aventuriers.
Les quelques photographies
ci-après sont bien loin de faire honneur à la ville de Damas que nous avons
arpenté durant de longues journées qui habiteront paisiblement ma mémoire. Néanmoins,
je suis heureuse de pouvoir grâce à elles, rappeler cette ville à mon souvenir
et me remémorer ces échanges esquissés avec une population qui ne s’est pas
mise à fuir en masse pour le plaisir des traversées mortelles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire