mercredi 23 septembre 2015

A bientôt la grande D.

En 2009, une amie de longue date et moi-même avons décidé de partir en voyage « sac-à-dos ». Grande première pour moi. Un road-trip semi-organisé dans des contrées éloignées mais surtout complètement étrangères. Nous voilà donc parties toutes les deux, sourires aux lèvres et fières de voir les visages s’illuminer, s’interroger ou se fermer à l’annonce de notre destination peu banale. Un rapide coup d’œil sur le site gouvernemental de conseils aux voyageurs pour se rassurer sur la quiétude géopolitique et nous voilà en route.

Nous étions loin alors d’imaginer l’émerveillement qui allait être le nôtre en rejoignant notre destination « incongrue » pour certains, car c’est avec le ravissement le plus grand que nous découvrons des pays mais aussi des villes pleines de surprises pour nos esprits occidentaux. L’une d’entre elles me marquera plus que d’autres. Une ville aux allures féeriques avec ces monuments scintillant que les façades ternes ne laissaient pas deviner, comme si chaque bâtisse tentait de feinter le touriste pour mieux préserver des cavernes qui n’auraient pas à rougir face à celle d’Ali Baba. Une ville mais également des habitants avides de connaissance de l’autre et pressés de se rendre utiles, comme pour redorer une image qu’ils imaginent galvaudée au-delà de leurs frontières. Des habitants chaleureux, curieux de l’autre, prompts au partage et qui de prime abord pouvaient prendre au dépourvu les parisiennes que nous sommes, toujours prêtes à agripper son sac lorsqu’un inconnu fait preuve de sympathie. Passée la réticence des premiers jours, nous nous étions finalement très bien faites à ces débordements de sympathie et de chaleur : l’invitation à prendre le thé chez de illustres inconnus, se voir offrir des pâtisseries après avoir échangé quelques mots dans un bus bondé, se voir accompagner en taxi et aux frais de notre sauveur lorsque nous cherchions en vain le site à visiter impérativement selon le guide. Quelle est donc cette ville aux mille merveilles ? DAMAS en Syrie.

Evidemment que cette perfection idyllique devait énormément à nos yeux embués et largement biaisés de touristes. Evidemment, que la population était loin à cette même période de vivre dans un monde parfait. Toutefois, aurait-on imaginé à ce moment, fraîchement gommées après notre séance de hammam que la Syrie serait quelques années plus tard ravagée par la guerre civile et  à bannir des cartes touristiques, même pour les plus aventuriers.

Les quelques photographies ci-après sont bien loin de faire honneur à la ville de Damas que nous avons arpenté durant de longues journées qui habiteront paisiblement ma mémoire. Néanmoins, je suis heureuse de pouvoir grâce à elles, rappeler cette ville à mon souvenir et me remémorer ces échanges esquissés avec une population qui ne s’est pas mise à fuir en masse pour le plaisir des traversées mortelles.
 














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