Voilà bien longtemps que je n’avais
pas fait de post cinéma. Il est vrai que les occasions de s’y rendre se font
rares, hormis pour accompagner mon Minipouss, ce qui limite quelque peu les
possibilités. Aussi, heureuse de profiter d’une soirée entièrement à moi, j’en
ai profité pour me caler dans un de ces bons vieux fauteuils molletonnés afin
de découvrir la dernière réalisation de Maïwenn, Mon Roi.
Ce choix prémédité pour ne pas
dire espéré découlait d’un a priori très largement positif puisque je m’étais
délectée des dernières créations de la jeune réalisatrice, du
malicieusement satirique Bal des actrices au poignant Polisse. Ambitieuse et
risquée manœuvre que de tenter le Strike avec le dernier né, Mon Roi. Je m'y suis donc rendue avec envie tout en craignant la déception. 3 films presque parfaits, à mon sens, cela relève presque du miracle. Tout réalisateur a droit à son film
de relâche…A l’exception près que Maïwenn ne semble pas ouverte à la relâche et
les quelques années qui s’écoulent entre chaque film donnent a priori du sens à
une supposition de quête de la perfection.
Pourquoi tant de louanges ?
Difficile de s’expliquer sans trop en révéler sur le film…
Le pitch de notoriété publique :
une histoire d’amour destructrice entre un séducteur narcissique/manipulateur et une femme hypnotisée
par ce dernier.
Au casting, Vincent Cassel,
Emmanuelle Bercot, Louis Garrel et Isild Le
Besco (dans la famille Le Besco, je demande la sœur).
Encore une banale histoire d’amour
torturée et déprimante me direz-vous, comme le cinéma français les adore ?
Pas vraiment et c’est bien là, la force de Maïwenn, qui aborde des sujets
dramatiques sans jamais céder au pathos, à l’excès de bons ou lourds sentiments,
à la chasse aux larmes. Les sentiments, les sensations sont distillés puis
insinués avec subtilité et un sens du commun, des bafouillages qui transportent
et nous transposent. Le drame demeure le fil conducteur mais est allégé, piqué
par l’humour fin ou gras mais toujours justement dosé qui vous conduira
davantage à la réflexion plutôt qu’à la dépression. Comme dans Polisse, on retrouve un parallélisme
entre une histoire toile de fond portée par un ton grave et une histoire « secondaire »
tout en décalage, bouffées d’air qui paraissent presque être les sorties
récréatives de la réalisatrice et ne manquent pas à ce titre d’attendrir.
Que dire des acteurs ? Des
rôles taillés sur mesure ou des acteurs habilement façonnés à la mesure du film,
difficile de dire tellement l’impression est forte qu’une part de vérité des
acteurs a été mise à nu. C’est peut-être cela, être une réalisatrice talentueuse…Ainsi,
Vincent Cassel est parfait dans un rôle de dandy narcissique, égocentrique et séducteur qui
réutilise les armes déjà affûtées dans Mesrine, Emmanuelle Bercot est
attendrissante et tellement juste dans un rôle qui, sans cette justesse, aurait
pu flirter avec la caricature et à ma grande surprise car je n’avais pas
jusque-là était séduite par ses prestations, Louis Garrel sert à merveille l’humour
diffus du film en se faisant la caution réaliste et pragmatique.
© EPA/MAXPPP – France 3
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Et bien voilà, j’en ai fini avec
ma critique élogieuse mais dans le cas où Télérama souhaiterait me recruter, je
me sens un peu dans l’obligation de relever quelques critiques négatives. A choisir,
je cite donc des apparitions « clins d’œil » dont l’utilité reste à
prouver telles que celle de Norman (d’internet), la caution buzz du film dont
je n’ai pas nécessairement saisi la pertinence. Je ne manquerai pas d’interroger
Maïwenn sur ce point à l’occasion.
En attendant, ma conclusion, vous
l’aurez devinée (j’espère) : Courez le voir :)
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