Me voilà enfin arrivée au bout de
ce livre (après quelques pauses) dont tout le monde parle. Est-ce que cela
valait le coup ? Oui et à plus d’un titre. En effet, ce best-seller de l’allemande
Giulia Enders, accompagnée aux illustrations par sa sœur Jill Enders, réussit
le pari annoncé partout de redorer l’image de cet « organe mal aimé »
mais surtout méconnu qu’est l’intestin. Ainsi, au gré d’un discours qui se veut
accessible, Giulia Enders nous fait voyager dans chaque coin et recoin de l’intestin
mais aussi des organes ou parties du corps qui lui sont rattachés. Au fil des pages,
on apprend donc de manière très minutieuse le parcours que suit un aliment
depuis notre bouche jusqu’au débouché inévitable, tout en découvrant avec émerveillement les processus de synthétisation ou d’assimilation nous permettant de tirer le pire comme le
meilleur de ce que nous ingurgitons.
Mieux connaître, c’est aussi
mieux comprendre et mieux détecter comme le met en valeur ce passage aussi trivial
qu’instructif qui vous apprend à en savoir plus sur vous selon la forme…de vos
selles.
Le discours est banalisé mais
reste tout de même scientifique et documenté comme si vous accédiez à un
travail de recherche commenté pour les novices. Vous devrez tout de même faire
quelques efforts de mémoire sur le nom des bactéries ou autres habitants de nos
entrailles afin de ne pas perdre le fil conducteur de votre lecture.
Le livre regorge donc de
connaissances facilement accessibles qui permettent à ses lecteurs de mieux
appréhender les maux du quotidien provoqués par un organe qui gargouille, se
noue, se crispe mais qui influe également largement sur d’autres parties du corps
selon des liens insoupçonnés. Ainsi, un intestin contrarié pourra expliquer une
peau dite à problèmes voire des problèmes de dépression.
Mieux comprendre les affres de l’intestin
c’est également pouvoir mieux agir notamment en adaptant nos habitudes
alimentaires voire nos habitudes de vie ; par exemple en apprenant à aimer
les bactéries qui ne sont pas toutes à bannir de notre environnement. Plus
encore que le côté « petits trucs pour mieux comprendre votre corps »,
j’ai particulièrement apprécié l’éveil de notre conscience permis par cet
ouvrage. En effet, au-delà d’une meilleure connaissance de notre intestin, ce
livre soulève en arrière-plan des questions bien plus vastes comme :
- Le bien-fondé de certains traitements
médicamenteux qui sont prescrits de manière quasi systématique pour venir à bout
d’un effet, sans nécessairement rechercher des causes plus profondes. Et si, au
lieu de prescrire des traitements anti-acnéiques agressifs pour le reste de
notre corps, certains médecins se risquaient davantage à tâter le terrain de notre
intestin ou d’autres causes ?
- Le poids des lobbys agro-alimentaires qui n’ont
de cesse de nous asséner que manger et que boire sans s’inquiéter réellement
des conséquences sur notre santé. Ainsi, j’étais particulièrement surprise d’apprendre
que les produits laitiers, ceux-là même qui ont été déclarés par campagne massive
« nos amis pour la vie » seraient loin d’être aussi bons qu’on le
croit. Notre corps serait en réalité doté à la naissance d’un gène dédié à la
digestion du lactose (glucide présent dans le lait) qui se désactive progressivement
au cours des années. Ainsi, passée l’enfance, notre corps aurait bien des
difficultés à dissocier le lactose que nous continuons pourtant de lui envoyer
en masse, pensant bien faire.
Sans céder aux extrêmes
consistant à ne plus rien manger, cet ouvrage aura eu pour principale
conséquence, me concernant, de me pousser à m’intéresser encore davantage à ce que nous mangeons.
En conclusion, je vous recommande
vivement la lecture du bébé de Giulia Enders qui se lit facilement et surtout nous
en apprend beaucoup sur nous au travers de ce compagnon de toujours, l’intestin.
C’est en effet un moyen original d’en savoir plus sur l’intestin. J’ai beaucoup apprécié cette œuvre qui n’a rien à envier aux autres.
RépondreSupprimerAbsolument :). Bonne soirée.
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