Avec les beaux jours, KKISS se
sent pousser des ailes. Nous sommes donc en pleine attitude positive et créative.
Pour nous maintenir dans cet élan d’ondes positives, nous avons souhaité
rencontrer des femmes aux parcours exceptionnels, des femmes qui ont décidé de
changer de vie, de s’affirmer, de se lancer dans la concrétisation de leurs
rêves notamment en créant leur entreprise. Aussi, dans les semaines à venir,
nous allons vous présenter plusieurs portraits de femmes, créatrices
d’entreprise, dans des domaines très variés.
Pour ce premier portrait nous
sommes allées à la rencontre d’Estelle, une des créatrices du Boudoir des Cocottes,
vous savez ce premier beauty van itinérant dont nous vous avions déjà parlé il
y a quelques mois et que nous avions testé et approuvé. Si vous avez manqué cet article sur le Boudoir,
vous pouvez encore vous rattraper.
Comment vous êtes-vous rencontrées ?
Ingrid et moi nous connaissons
depuis l’enfance, nos parents étaient amis. Nous nous entendons à merveille et
sommes complètement complémentaires. Moi, je gère internet, les réseaux sociaux,
etc. Ingrid assure beaucoup le volet commercial.
Le parcours : Qui sont les Cocottes et comment en sont-elles
arrivées là ?
Ingrid et moi venons du milieu de
la communication. J’ai moi-même eu pendant 16 ans une agence de relations
presse et relations publiques créée avec ma mère, spécialisée dans les domaines
de la beauté, la santé et la forme. Pour sa part, Ingrid était associée dans le
monde de la publicité et s’est occupée de plusieurs lancements de magazines.
Il y a environ 6 ans, j’étais en
train de fermer mon agence de RP et Ingrid, après avoir dirigé sa propre
société et connu une expérience chez NRJ rentrait en période de remise en
question professionnelle. Je venais alors de créer au sein de ma propre agence
de RP un concept qui s’appelait le Bus de presse. Une caravane américaine,
aménagée avec un salon cosy qui allait au pied des groupes de presse pour
présenter les nouveautés aux journalistes. J’ai demandé à Ingrid de devenir mon
associée dans cette entreprise en création qui est devenue Zoum Zoum Communication.
Nous avons dès lors proposé nos services de bureau de presse itinérant aux attachés
de presse et aux annonceurs pour que les journalistes n’aient plus besoin de
se déplacer. Les activités du bus de communication se sont alors développées auprès
des régies publicitaires pour que les commerciaux touchent les média-planneurs
des agences médias et se sont étendues peu à peu au street marketing et à l’évènementiel.
Il y a 2-3 ans, nous avons ressenti
une nouvelle envie de création pour laisser s’exprimer nos 12 idées à la minute !
Nous avions entre autres une caravane américaine, un truck tout en
aluminium brillant que nous utilisons pour des clients particuliers comme Starbucks.
C’est là que nous est venue l’idée de créer quelque chose de nouveau dans un truck.
Quelque chose de différent des burgers notamment.
Nous avons étudié la possibilité
de faire des glaces au yaourt et nous sommes parties aux Etats-Unis pour nous
renseigner sur le concept des frozen yogourts mais de retour en France nous avons constaté que le
marché potentiel n’était pas encore assez important surtout à Paris. De plus,
s’approvisionner en produits frais quotidiennement était peu compatible avec
nos vies de famille. Après avoir échangé très souvent pour trouver de vraies
bonnes idées, nous avons évoqué les épilations au pied des bureaux. Très utile
mais si peu glamour et difficile à mettre en œuvre techniquement dans un
véhicule. Nous avons ensuite pensé au nail bar, au maquillage, à l’épilation
des zones du visage, aux coiffures sur cheveux secs, etc. Du coup, le même
jour, nous avons trouvé, le nom de la marque, le véhicule, le concept. Nous
voulions un véhicule très français pour donner une image très parisienne d’où
l’estafette Renault. Tout est apparu comme une évidence, c’était presque
magique !
Nous avons sollicité différents
corps de métiers, des partenaires et un entrepreneur génial qui ont tout transformé.
Quelques mois un peu épuisants d’autant que nous devions être prêtes au mois de
septembre 2013 pour le lancement presse du premier beauty van de France.
Comment l’idée a-t-elle été reçue par votre entourage ?
Lorsque nous en avons parlé à
notre entourage, tout le monde s’accordait à nous dire que notre idée était « géniale ».
Ma mère est restée bouche bée
devant le Powerpoint que j’avais préparé pour illustrer l’idée. Même mon
beau-père, le « vrai mec », a été séduit. Mon mari savait très bien
que la première année cela serait dense. Mais, j’ai un mari génial, gentil,
patient qui a été très compréhensif pendant les périodes les plus tendues. Nos
maris nous ont énormément soutenues.
N’est-ce pas un peu effrayant de se lancer dans une telle
aventure lorsque l’on a connu une vie professionnelle « stable »
?
Nous avons toutes les deux la
quarantaine et une vie de famille bien remplie avec des enfants. Toutefois,
nous devons reconnaître que cette aventure merveilleuse a pu se concrétiser
grâce à plusieurs rencontres heureuses. Par exemple, un jour, nous sommes
allées au Conseil Général des Hauts-de-Seine car nous cherchions des
emplacements pour le beauty van. Nous avons alors rencontré une personne qui
nous a proposé de participer à un appel à projets organisé
sachant qu’il ne restait qu’une semaine pour répondre. Au même moment, n’étant
pas issues du milieu de l’esthétisme,
nous suivions une formation d’esthétique destinée à nous apporter une
connaissance qualitative sur les protocoles propres à ce type de prestation.
Nous disposions alors de très peu de temps pour participer à l’appel à projet.
Cependant, nous avons travaillé d’arrache-pied et sommes arrivées à remettre un
dossier complet. Nous avons ensuite été lauréates et avons pu bénéficier de la
subvention du Conseil Général. Cette aventure a aussi pu se concrétiser grâce à toutes ces belles
rencontres. La motivation a été plus
forte que la crainte.
Comment avez-vous financé le lancement du Boudoir ?
Au début, nous avons utilisé nos
fonds propres notamment ceux provenant de notre société de communication pour
créer notre SAS mais aujourd’hui nous souhaitons dissocier les deux sociétés. Nous
avons également bénéficié de la subvention du Conseil Général qui nous aidera à
engager du personnel et à maintenir des prix solidaires.
Nous avons engagé notre
esthéticienne diplômée et l’avons formée au Boudoir des Cocottes. Ponctuellement, nous travaillons avec des auto-entrepreneuses pour le moment mais nous prévoyons
d’embaucher d’autres personnes afin de nous permettre de mettre en place nos
nouveaux projets.
Rencontre-t-on des difficultés particulières lorsque l’on est une femme
et que l’on souhaite créer sa propre entreprise ?
Avant que le Boudoir ne soit
connu, nous avions essentiellement des interlocuteurs masculins à qui il n’était
pas aisé d’expliquer l’intérêt du Boudoir des Cocottes. « Faire les ongles
au pied des bureaux ?!? ». Mais petit à petit, nous nous sommes fait
connaître et ce type de réaction est devenu anecdotique. Nous rencontrons
parfois quelques difficultés pour gérer les problèmes mécaniques de l’estafette
mais nous ne pouvons pas parler de réels problèmes liés à notre statut de femme.
De même, ayant eu recours à des
fonds propres, nous n’avons pas eu besoin de solliciter un prêt. Cependant, dans
le futur il est probable que nous ayons besoin de nous rapprocher d’investisseurs,
notamment pour s’ouvrir à l’international.
Quels sont les avantages et inconvénients de la création
d’entreprise ? La création d’entreprise fait-elle bon ménage avec la vie
privée ?
Le siège du Boudoir est implanté
à Nanterre. Bientôt, nous investirons dans des bureaux pour satisfaire notre besoin
d’agrandir la société. Etant entrepreneuse, il n’est pas facile d’opérer une coupure
franche entre vie professionnelle et vie personnelle.
Dès que mon mari rentre
tard et que je n’ai pas les enfants, j’ai tendance à ne pas savoir m’arrêter. De
la même manière, le week-end parfois, je peux avoir envie de m’avancer un peu
pour la semaine. Quand je pars en week-end à la campagne, je m’efforce tout de
même de décrocher.
Quoiqu’il en soit, nous
privilégions notre vie de famille. Dès que nos maris ou nos enfants rentrent à
la maison, nous nous imposons de tout éteindre. Ils restent notre priorité.
Où en est le Boudoir aujourd’hui et quels sont vos projets ?
L’activité a réellement démarré
au mois d’Octobre 2013. Aujourd’hui, l’activité est bien lancée. Nous avons de
plus en plus de contacts avec les municipalités, les grandes entreprises, etc.
Nous travaillons à la création
d’un second beauty van que nous avons déjà trouvé et qui reste à aménager. Il
sillonnera peut-être d’autres villes de France ou permettra d’assurer plusieurs
points de rendez-vous au même moment dans la zone que nous occupons
aujourd’hui. Pour le moment, nous sommes essentiellement basées dans le 92 car
nous venons toutes les deux du 92 sachant qu’à Paris le commerce ambulant est
totalement interdit hormis dans les lieux privés tels que Bercy Village, le 104
et d’autres.
Par ailleurs, nous travaillons
également au développement de la marque et sur d'autres projets encore secrets.
Un grand merci aux Cocottes pour
leur disponibilité, leur accueil chaleureux et leurs ondes positives qui
donnent des ailes.
A bientôt pour un prochain
épisode de Ma petite entreprise ne
connaît pas la crise.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire