mercredi 27 août 2014

J'ai dit Oui au "Dire Non" d'Edwy Plenel


L’été, ses tomates-mozzarella, ses grasses matinées (enfin, pour ceux qui n’ont pas d’enfants), ses horaires décalés, ses siestes et surtout ses lectures. Le tumulte du quotidien rendant ces lectures précieuses, cette année, j’ai fait le choix d’une lecture studieuse, légèrement orientée puisque  ce livre m’a été offert.  Lecture studieuse car le glissement des préoccupations politiques vers le monde enchanté des farces et attrapes, de même que la déliquescence de la conscience collective m’ont conduite à délaisser mes lectures plus divertissantes voire triviales tant chéries en période estivale.
Cette année, sur la plage, j’ai donc opté pour le livre Dire Non d’Edwy Plenel.
Mon avis ? A mon sens, Dire Non fait partie de cette catégorie de livres, à la fin desquels vous vous dites deux choses.
La première : Mais c’est exactement ce que je me disais, merci de l’avoir couché sur papier et la seconde : Intégrer cette lecture au cursus scolaire, voilà ce qu’il faut faire pour espérer sauver les générations à venir du labyrinthe intellectuel et émotionnel dans lequel les maîtres d’orchestre politico-économiques cherchent à nous maintenir égarés.
Dire Non s’inscrit dans la droite ligne du Indignez-vous de Stéphane Hessel qui déjà appelait la population à cesser d’avaler les couleuvres qu’on leur présentait en gratin appétissant dans le seul but d’attiser la haine de l’un contre l’autre, l’empêchant alors de réfléchir aux vraies questions politiques, aux réelles problématiques qui pourraient améliorer le quotidien du plus grand nombre sans se préoccuper de la prospérité du petit nombre adepte du grand profit. Toutefois, le Dire Non d’Edwy Plenel rend à mes yeux la problématique « palpable » et moins théorique en forçant la réflexion. Ce livre semble reposer sur une démarche argumentative presque pédagogique, qui s’appuie sur des exemples actuels. Il explique en partie le désengagement de la politique face à une population désabusée, pas seulement par le non-respect des promesses qui se perpétue peu importe les mouvements politiques au pouvoir mais aussi face aux manipulations à peine masquées qui cherchent à diviser pour mieux berner en nous condamnant à être cernés par ce que Edwy Plenel appelle les "monstres".


 
Ainsi, il déconstruit petit à petit des imaginaires qui se sont imposés comme des états de fait voire des fatalités. Pour ma part, je m’étais résolue à ne plus avoir foi en la politique mais continuais d’exercer mon devoir de citoyenne, non pas  pour espérer le mieux mais pour éviter le pire. J’en étais arrivée à accepter la fatalité économique, n’espérant d’aucun parti politique une quelconque amélioration au profit des électeurs car les jugeant tous acquis aux causes financières mais continuant d’espérer la défense des idéologies favorables au maintien de l’humanité. A défaut de ne pouvoir tourner le dos à l’appât du gain, j’espérais encore que les politiques puissent a minima honorer les valeurs que je considère comme louables (à l’image du fameux « liberté, égalité, fraternité ») qui avaient l’avantage d’être gratuites. La réflexion menée par Edwy Plenel met à jour les mécanismes démontrant que les choix économiques rémunérateurs ne peuvent s’insinuer sans les nuisibles idéologiques. En effet, comment faire passer comme une lettre à la poste l’anéantissement progressif des acquis sociaux qui profitent à tous sans attirer l’attention de chacun sur d’autres sujets « factices » comme  par exemple, « l’invasion » de soi-disant ennemis extérieurs venant ôter le pain de la bouche des Français.


 
Les responsabilités des politiques et notamment des présidents qui se succèdent sont habilement exposées qu’il s’agisse de la professionnalisation de la fonction présidentielle et par la même, l’avènement de l’intérêt personnel :
 
ou du paternalisme, qui leur est cher, justifiant d’imposer aux citoyens des mesures immédiates mettant en péril leur équilibre au quotidien sous couvert d’un prétendu bonheur à venir. Un paternalisme dont les dangers sont nombreux mais dont le plus marquant fût pour moi le meurtre de l’innovation, l'abolition de la recherche d’autres voies (par vanité, intérêt ou manque d’imagination).
Alors certains diront, certes, nous avons bien compris que nous nous faisons constamment enfler mais quelle est la solution ? Si Edwy Plenel ne l’apporte pas sur un plateau, une plongée dans l’histoire familiale donne quelques clefs que je vous laisse découvrir.
Quel plaisir de sortir de l'alternative morose, de découvrir à mesure des pages une vision autre  que l’on aimerait entendre plus souvent dans les médias et voir s’exprimer plus souvent dans la bouche des hommes et des femmes politiques mais surtout dans leurs actes.
Bonne lecture aux convaincu(e)s.

 

 

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