mardi 1 août 2017

Emmanuel amuse l'été


L’été est bien engagé et l’insouciance devient l’uniforme imposé. Vêtements légers, teint hâlé et errance loin du quotidien prennent place avec fracas avant de se laisser terrasser par l’inévitable mois de septembre. Néanmoins, selon la bonne vielle technique du frapper au moment opportun, il convient de frapper quand la proie baisse la garde, les annonces gouvernementales s’invitent donc sans s’essuyer les pieds. 

Sans remettre en cause les habitudes, nous apprenons que le Président fraîchement élu ne mettra pas en œuvre bon nombre des arguments de vente de son programme dont ceux qui visaient la fameuse moralisation de la vie politique qui au mois de mai dernier était sur toutes les lèvres. Jusque là rien d’étonnant, « il dit ce qu’il ne fait pas », on poursuit donc dans la droite ligne des figures politiques qui minent un système susceptible de remettre en cause leur oligarchie. L’ambiance « nouvelle vague », « renouveau », « rupture des codes » aura finalement duré moins longtemps que la tendance chaussettes-claquettes. Cela dit, encore une fois, cela n’aura surpris que très peu d’entre nous. A l’instar des grandes entreprises qui veulent se donner des airs de start-ups en faisant tomber les cloisons ou en mettant de la couleur sur les murs et les canapés, le look n’a pas encore le pouvoir de changer les idéaux.

Ainsi, Emmanuel, le rebelle low-cost, a décidé de célébrer l’été en détricotant comme ses aînés les fédérateurs sociaux et en abusant du fameux sous-entendu : « Faut arrêter de faire la part belle aux assistés, il faut bien se serrer la ceinture pour redresser la France ». Ce que néglige notre cher Emmanuel, c’est que cela fait bien longtemps que certains n’en ont plus…de ceinture. C’est donc pantalon aux chevilles que ceux qui bénéficient des APL se voient sabrer de 5 euros l’aide accordée. Evidemment la raison me fait savoir que pour quelques-uns, cela générera la gronde sans réelle incidence sur leur mode de vie. Pour d’autres, ce sont les fruits et légumes qui se voient mis en danger dans le panier mensuel car pour certains bénéficiaires , 5 euros, ce n’est pas rien. 

Qu’importe, la règle générale et ses injustices ne sont pas encore au cœur des préoccupations politiques car cela serait trop de travail, de réflexion et ce n’est pas avec tous ces emplois fictifs que l’on peut abattre cette lourde de tâche. Néanmoins, ce qui titille réellement le sentiment d’injustice, malheureusement trop bien connu, c’est la question suivante : pourquoi encore et toujours commencer par là. Prendre en priorité à celui qui a moins et occulter toute réflexion sur l’amélioration des conditions de vie tellement promise. Ce constat peut sembler démago tellement il est répétitif depuis la nuit des temps, mais il n’en demeure pas moins agaçant car il vient gonfler ce sentiment d’impuissance, père de toutes les frustrations. 

On tente de se consoler en se disant qu’on n'a pas cautionné par notre vote mais le résultat est le même, on subit et on poursuit en espérant une révolution sociale. 

Espérons que l’été sera chaud car le quinquennat sera glacial pour ceux qui ne paient pas l’ISF. UNE société civile a pris le pouvoir mais les objectifs restent les mêmes. Avant, cette société civile minoritaire votaient pour des pères protecteurs et dorénavant, elle décide pour elle-même car comme dirait l’autre, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

2 commentaires:

  1. Par contre, j'ai l'impression que la ceinture tout cuir de grande marque des plus aisés n'est pas beaucoup serrée pour faire faire des économies au pays.... Ah ben non, faut pas les fâcher ! C'est plus facile de faire les poches des plus modestes !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Exactement ! On ne change pas les "bonnes habitudes"...

      Supprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...